Ce conte a été édité le 24 avril 2020.
Sur une planète située à 2 années-lumière de la nôtre, accessible par le trou noir B-25, se trouvait un royaume magique sans cesse en extension.
D’immenses collines, de montagnes, de forêts de toutes les couleurs et de châteaux plus grands les uns des autres s’étendaient sur plusieurs îles reliées grâce à une magie qui transforme l’eau brillante des océans en des routes et ponts. Gouverné par un roi aimé de toute sa population : le Roi Mélandre, ce royaume était le plus incroyable de tous. Tellement beau et magique que la popularité du Roi était aussi grande que celle de sa femme Emélissa et de sa jeune et seule fille Aléa. Par sa bienveillance et le partage des richesses avec le monde entier, cette petite famille jouissai ainsi depuis toujours de l’amour du peuple.
Dès la naissance d’Aléa, Mélandre avait fait la promesse que sa fille pourra un jour prendre la relève de son père et ouvrir une nouvelle page dans l’histoire du royaume. Pour s’assurer que son héritage se retrouverait entre de bonnes mains et pour la préparer à son destin, Aléa a suivi durant ses premières années une éducation portée sur des valeurs telles que le partage, l’écoute des autres, le respect de soi-même et des autres mais aussi le courage et la détermination.
Aléa est devenue incroyablement belle, intelligente et était considérée comme un modèle pour tous les enfants de son âge, filles comme garçons. Malgré tout, bien que chérissant sa famille et se rendant compte de la chance qu’elle avait d’être tant aimée, Aléa n’arrivait pas à se retrouver dans le monde qui lui était ouvert. Le seul endroit où elle se sentait bien était la bibliothèque de sa grand-mère, sur tout un étage du château royal.
Dans cette bibliothèque se trouvait son livre favori : « La première aventure des tous premiers Hommes ». Ce livre racontait comment les premiers Hommes du Royaume ont découvert la magie du royaume et les îles. Tous les rêves d’Aléa illustraient cette grande aventure plus que jamais inspirante pour elle. Si Aléa acceptait de reprendre la couronne, c’était pour bel et bien partir à l’aventure et explorer de nouvelles îles lointaines que personne n’avait encore jamais osé découvrir. Son père avait toujours su cela mais avait toujours refusé que sa fille parte à l’exploration. Il ne voulait pas la perdre, il savait qu’un tel voyage allait-être extrêmement dangereux. Le royaume était certes magnifique et magique mais il était tout autant terrifiant et sans état d’âme à certains endroits.
Pour son plus grand anniversaire, Aléa avait fait un vœu : celui de partir à l’aventure avec son père, sur le plus beau des bateaux de la flotte et ses armures magiques. Malheureusement, jamais celui-ci ne s’est réalisé. Le lendemain, une terrible tempête s’est abattu sur le royaume, détruisant tout sur son passage. Tout avait été dévasté et la famille Royale n’a pas réussi à sauver l’intégralité des populations.
Aléa était écroulée et n’avait jamais réussi à accepter le terrible évènement. Elle s’était construite une petite cabane dans les débris de la bibliothèque et refusait toute discutions. Cela durant des jours, jusqu’au moment de sortir de l’ombre. Elle avait enfin compris. Son destin n’était pas de partir à l’aventure pour explorer de nouvelles terres, mais de sauver l’entièreté du royaume.
Durant des mois, son combat fut de le reconstruire et d’accompagner son peuple. Grâce à son courage, son énergie et son dévouement, toute la magie avait repris de son droit et la paix pouvait-être de retour.
Son père était terriblement fier d’elle. Le moment était venu : la princesse était devenue reine et le roi Melandre avait rejoint les étoiles.
Aléa avait grandi, vieillit sans jamais s’arrêter de vivre pour son peuple. Elle s’est mariée à un somptueux prince charmant et avait eu un jeune garçon qui à son tour rêvait de partir à la conquête de nouvelles îles. Lorsque c’était aussi à lui de faire cette tradition générationnelle pour son grand anniversaire, le sien était différent de celui de sa mère : il souhaitait que sa maman réalise son plus grand rêve.
Ainsi.
L’histoire d’Aléa s’est terminée par un dernier souffle sur un radeau, à quelques kilomètres d’une île qui portait alors le nom de son père.